Produire et utiliser les énergies renouvelables

Les régions d’outre-mer ont une forte dépendance énergétique du fait de leur insularité. La Réunion, par exemple, dépend à 87 % de l’extérieur de l’île pour la fourniture d’énergies fossiles (en 2017). Produire et utiliser des énergies renouvelables est ainsi un enjeu clé pour assurer une maîtrise durable de l’approvisionnement en énergie des territoires.

Sommaire du dossier

Les solutions de production d’eau chaude sanitaire à La Réunion

Les acteurs de l’énergie de La Réunion ont exploré les alternatives avec une étude menée en 2018.

L’étude a porté sur :

  • le logement (individuel et collectif), en croissance constante sur l’île ;
  • le secteur tertiaire (bureaux, commerces, établissements d’enseignement, hôpitaux, hôtellerie).

Les objectifs :

  • réduire la consommation électrique et l’impact carbone liés à la production d’eau chaude sanitaire sur l’île : les objectifs sont ambitieux et reposent pour beaucoup sur l’utilisation de chauffe-eau solaires ;
  • substituer aux chauffe-eau solaires d’autres technologies toutes aussi efficaces pour certains contextes d’utilisation.

Les différentes solutions étudiées :

  • les chauffe-eau alimentés par l’énergie solaire thermique ;
  • l’énergie solaire photovoltaïque ;
  • les pompes à chaleur air/eau et eau/eau ;
  • l’électricité ;
  • le gaz ;
  • le bois.

À La Réunion, la solution des capteurs solaires thermiques est jusqu’à présent de loin la plus fréquemment utilisée.

Les préconisations issues de l’étude :

  • les chauffe-eau solaires individuels et collectifs, parfois associés pour une utilisation dans un même bâtiment, restent souvent les solutions les mieux adaptées pour les différentes situations étudiées. Ses avantage  : la maturité de la technologie, une relative simplicité de mise en œuvre, un impact environnemental faible, de faibles coûts d’investissement et de fonctionnement. Les zones les plus peuplées de l’île sont aussi celles où le rayonnement solaire moyen annuel est le plus élevé.
    La remise en état voire le remplacement des installations existantes est un défi pour les années à venir à la Réunion ;
  • une variante autovidangeable peut avantageusement remplacer un chauffe-eau solaire collectif classique dans les immeubles d’habitation. Parfois mal dimensionné et entretenu irrégulièrement, le chauffe-eau collectif n’est pas toujours aussi pérenne et efficace qu’il pourrait l’être. Le coût plus élevé des variantes autovidangeables est amorti à moyen-long terme ;
  • l’étude préconise presque systématiquement les équipements combinés solaire photovoltaïque/chauffe-eau électrique ou thermodynamique. L’habitat collectif en réhabilitation, les bureaux, les commerces, les hôtels sont concernés. Comparée à l’énergie solaire thermique, cette solution offre une plus grande flexibilité technique et évite l’utilisation de réseaux humides, sources potentielles de fuites dans les bâtiments ;
  • une pompe à chaleur eau/eau sera plus adaptée qu’une installation solaire classique dans les établissements d’enseignement. Ce type de bâtiment a des besoins en eau chaude sanitaire très spécifiques en association avec des exigences de plus en plus fortes de bâtiments bioclimatiques, sans climatisation. La pompe à chaleur répond à ces besoins ;
  • les chauffe-eau gaz ne figurent pas parmi les technologies préconisées. L’absence de réseau de gaz à La Réunion en fait une solution uniquement envisageable dans des cas très particuliers : par exemple un chauffe-eau gaz instantané dans un commerce situé en altitude ;
  • le bois-énergie n’est pas recommandé à La Réunion. L’absence de filière de collecte sur l’île est un obstacle majeur à son développement. Il peut néanmoins être une alternative pour des hôtels ou des gîtes isolés en altitude, en déficit d’ensoleillement et disposant d’un approvisionnement local en bois.